Tara Tari

Si la moyenne des maisons ou appartements en France, semble tourner autour de 90/100m2, nous sommes de plus en plus à vouloir vivre dans plus petit, par conviction, idéalisme ou nécessité. Les Tiny House sont clairement une réponse parmi d’autres. Mais pour certains, vivre dans 15 ou 20m2 semble impossible, voir complètement dingue ou irresponsable. Alors que diraient ils s’ils devaient vivre dans moins de 10m2, et moins de 5m2, la plupart du temps allongé, sans eau courante ni électricité, sans wc, sans douche… C’est pourtant la vie sur Tara Tari…

Tara Tari

Petit voilier de pêche

Tara Tari est un petit voilier construit à 40% en toile de jute (un matériau naturel et écologique dont on se sert encore au Bungladesh pour fabriquer des sacs à patates), en polyester et avec des matériaux de récupération. Son design est inspiré des barques traditionnelles des pêcheurs du Bungladesh, pays où il a été construit par le chantier naval Tara Tari du français Yves Marre (entrepreneur, inventeur et aventurier, cofondateur de l’ONG Friendship au Bungladesh et de l’association Watever en France), qui a inspiré le nom du voilier.

Corentin

Au départ, le bateau a été pensé par Corentin de Chatelperron, un jeune ingénieur, partit en 2009 travailler au chantier naval Tara Tari au Bungladesh. Le chantier utilise la fibre de verre, un matériau polluant et importé. Mais Corentin a l’idée de remplacer la fibre synthétique par de la toile de jute, un matériau local et écologique. Pour démontrer son idée, il construit en 3 mois, une embarcation typique des pêcheurs du Bungladesh mais en toile de jute et matériaux de récupération. Il appelle son petit bateau « Tara Tari », comme le nom du chantier qui l’a vu naitre. En 2010, il veut prouver que la fibre de jute peut être une alternative aux matériaux composites et décide de rejoindre la France depuis Koakata au Bangladesh, jusqu’à La Ciotat en France, en passant par le canal de Suez. Cette croisière de 17.000 km durera 186 jours.

Du Bangladesh à la France, le petit voilier expérimental, de pêche Tara Tari, skippé par Corentin de Chatelperron, a démontré qu’il est possible de fabriquer des bateaux en utilisant un composite à base de fibre de jute. Cette alternative à la fibre de verre présente des avantages écologiques et économiques considérables pour le développement du Bangladesh. Depuis cette expédition, un laboratoire de recherche a été monté près de Dhaka, afin de développer un matériau composite à base de fibre de jute pour l’industrie du Bangladesh (fabrication de bateaux, mobilier, habitat, etc.).

Durant 6 mois, le voilier a descendu le Brahmapoutre, passé les bidonvilles de Dhaka et a rejoint le delta du Gange. Il a navigué dans le Golfe du Bengale jusqu’au Sri Lanka puis, poussé par les vents de mousson, il a dépassé les Maldives et traversé l’océan Indien pour atteindre le Golfe d’Aden. Depuis le Yemen, il a remonté la mer Rouge, traversé la Méditerranée et rejoint la France. Pirates, courants, coups de vent, blocages administratifs, problèmes techniques, requins, récifs… Corentin et son voilier ont vécu une vraie aventure et ont atteint leur objectif : prouver la résistance du jute en conditions extrêmes.

Après avoir exposé Tara Tari au salon Grand Pavois de La Rochelle et au salon nautique de Brest, il le cède à Capucine Trochet. Puis Corentin met à l’eau, toujours au Bungladesh, un nouveau voilier « Gold of Bengal », le premier voilier en toile de jute, avec lequel il repart vers de nouvelles aventures. Aujourd’hui Corentin est devenu un spécialiste des Low-Technologies…

Capucine Trochet

Depuis octobre 2011, Tara Tari s’est engagé dans une nouvelle aventure avec à son bord Capucine Trochet. Partie de La Ciotat le 17 novembre 2011, après un chantier de remise en état, Capucine Trochet a notamment traversé l’océan Atlantique en février 2013 (Canaries, Cap Vert, Martinique) ajoutant ainsi 5 000 milles nautiques au parcours effectué par le voilier depuis le Bangladesh. Capucine retrace son parcours sur un blog sous le nom de « Where is Tara Tari? ». En janvier 2014, Tara Tari repart pour une nouvelle expédition en mer des Caraïbes. Invitée à la conférence TEDxceWomen 2013, Capucine Trochet a expliqué que « la philosophie de navigation à bord de Tara Tari est basée sur la simplicité volontaire ou sobriété heureuse », une philosophie chère au navigateur Bernard Moitessier, et que résument bien les mots d’Antoine de Saint Exupéry : « La perfection ce n’est pas quand on ne peut plus rien ajouter, mais quand on ne peut plus rien retirer. Il n’y a à bord que l’essentiel. »

Tara Tari navigue toujours.

Feloche

Chanteur et musicien français né en 1973, Feloche parle de sa rencontre avec Capucine Trochet en ces termes : « J’avais entendu parler de l’histoire de Capucine Trochet, cette fille incroyable qui décide, contre l’avis de tous, de traverser l’Atlantique sur un petit bateau nommé Tara Tari. J’étais fasciné par son courage : malgré sa maladie (une maladie des articulations), elle retape son bateau pendant des mois et petit à petit, reprend des forces. Elle scie même ses béquilles pour en faire des barres de flèches ! « Mes béquilles m’ont aidé à marcher, elles m’aident désormais à naviguer. » Et la voilà partie sur l’océan avec son petit bateau de pêche du Bangladesh ! A son retour, on se rencontre au café Les Ondes. A ce moment- là, j’étais en train de travailler sur mon troisième album, je faisais moi aussi, ma traversée en solitaire. Elle me raconte toute son aventure. En rentrant chez moi, je savais que je venais de découvrir un trésor, une île qui n’existait sur aucune carte. J’ai composé Tara Tari, le cinquième titre de mon troisième album. »

Alors ? Vivre dans plus petit, ça vous tente ?

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