Qui est Jean-Louis Chanéac ?

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Jean-Louis Chanéac au milieu de ses créationsJean-Louis Chanéac dans son bureau au milieu de ses créations

Diplômé de l’École du bâtiment de Grenoble, Jean-Louis Rey dit Chanéac (1931-1993) n’est admis à l’Ordre des architectes qu’en 1972, après des débats mouvementés dus à sa liberté d’esprit. Mais dès le début des années 1960, il travaille sur des maquettes puis des prototypes de « cellules polyvalentes et proliférantes », destinées à être industrialisées. Il imagine des constructions organiques, évolutives et mobiles, formées d’une combinaison d’éléments pouvant se juxtaposer les uns aux autres selon les besoins de leurs habitants.
A une architecture-sculpture réservée à une élite financière, il oppose des formes libres et optimistes pour le plus grand nombre grâce aux matériaux de synthèse en vogue à l’époque (stratifié, résine, polyester armé de fibre de verre, mousse).
En mai 1968, dans son Manifeste de l’architecture insurrectionnelle, il prône l’installation de cellules parasites se greffant sur des réalisations existantes. Il met en œuvre cette idée avec la complicité de Pascal Hausermann et de Marcel Lachat et, en 1970, Marcel accroche une « bulle Pirate » à la fenêtre de son appartement de Genève.

chaneac-bulle-pirate-700la bulle Pirate de Chanéac

En 1969, Chanéac reçoit le Grand prix international d’urbanisme et d’architecture lors des Rencontres de Cannes qui réunissent les projets des membres du GIAP (Groupe International d’Architecture Prospective). Les structures en forme de capsules spatiales prolifèrent quelques années mais les nouvelles règles d’urbanisme musèlent les créateurs.
En 1976, Chanéac analyse cette période de revirements idéologiques : « Mes recherches prospectives ont commencé au début des années 1960, époque à laquelle tout semblait possible. On pouvait imaginer à partir de fantastiques possibilités techniques (bien réelles) et de rapports sociaux nouveaux (utopiques) une société industrielle idéalisée. Au début des années 1970, ces possibilités étaient toujours bien réelles, mais la croissance économique sur laquelle nous avions tablé pour créer une plus-value à engendré la prolifération d’espaces simplistes traités comme une marchandise à découper en lots. »

maison bulles Chanéacmaison bulles Chanéac

Actif en Savoie, Chanéac y construit des bâtiments expressifs comme une habitation-atelier triangulaire au bord du lac du Bourget (1962), sa maison familiale à Aix-les-Bains (1976) en forme de gousse de haricot ou le hall d’exposition ondulant de Bellegarde. Parmi ses autres réalisations, le Forum de Saint-Jean de Maurienne (1982), le plan de masse du site olympique d’Albertville (1988) ou l’aménagement du centre de Val-d’Isère (1990).

Propos de Raphaëlle Saint Pierre dans Architectures à vivre n° 62 du 27 aout 2011.

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