Vous êtes sans doute peu nombreux à connaitre James Wharram. Adolescent, je me suis longuement intéressé au personnage. Non ce n’est pas un héros de roman ou de bande dessinée, ni un acteur de cinéma, ni un architecte de maisons bulles, encore moins un personnage politique. Non, mais alors qui est James Wharram ?
Merci James
Qui est James Wharram
Il existe dans la vie de chacun d’entre nous, des personnages qui vous marquent à vif. James Wharram en fait partie, tout comme Antti Lovag ou Antonio Benincà.
Né en 1928, James Wharram est un architecte pionnier anglais qui a passé sa vie a dessiner des catamarans pour la construction amateur.
Mais quel rapport avec les maisons bulles ?
Je voue depuis 20 ans, une passion à James Wharram, car il a su transmettre sa vision de l’habitat marin simple (concept Flexi Space), économique et sur. C’est exactement ce que je me propose de faire pour la maison, simple a construire par une personne seule, très économique en matériaux et sans chauffage ou très peu.
En grand couturier de la mer et du vent, il dit que dessiner un bateau, c’est comme habiller une jolie femme, et cite le proverbe anglais : « La droite est la ligne du devoir, la courbe la ligne de la beauté ». James voit un bateau comme une œuvre d’art, une sculpture fonctionnelle, tout a fait comme nous devrions voir notre maison.
10.000
En 60 ans, Wharram a vendu + de 10.000 plans de catamarans. Qui peut en dire autant ? Quel autre architecte ou constructeur peut dire la même chose ? Pourtant le chemin de Wharram a été long et difficile. La légende dit qu’il n’y a pas un endroit dans le monde où un catamaran Wharram n’a pas posé ses coques.
Histoire
C’est à 16 ans, après avoir lu les livres du navigateur français Eric de Bisshop et vu une pirogue a balancier au British Museum de Londres, qu’il a le déclic de sa vie. Ainsi en 1953, il construit avec ses maigres économies, son premier catamaran, « Tangaroa » de 7,20 m de long, et part en direction des Antilles par la route classique. L’establishment anglais ne lui donne pas beaucoup d’espoir. Son embarcation ressemble il est vrai plus a 2 caisses à savon (fond plat) assemblées entre elles, qu’à un vrai navire. Mais il arrive tout de même a Trinidad avec ses deux co-équipières allemandes. Cette première navigation lui donne l’expérience et les idées pour la construction d’une seconde unité avec laquelle il ralliera l’Angleterre par l’atlantique nord. A son retour, il publiera un livre à la couverture controversé « Two Girls, two catamarans ».
Inspiration polynésienne
Les dessins de James Wharram sont inspirés des catamarans polynésiens. Ses bateaux portent d’ailleurs les noms évocateurs de Pahi, Tiki, Narai, Hitia, Maui, Raka…, et mesurent de 4 à 19 m. Wharram pense (sans doute a juste titre) que les catamarans industriels modernes sont des structures rigides qui résistent aux vagues par la force, tandis que sur ses bateaux, les coques ne sont pas solidaires du pont et sont attachées par des bouts ou des sangles, ce qui les rend flexibles et leur permet de ne pas s’opposer à la force des vagues, de plus le pont est latté et laisse passer les vagues, alors qu’elles tapent sur les fonds plats des catamarans modernes. A l’époque où l’on se pose des questions sur la surface habitable, James Wharram pensait déjà il y a plus de 50 ans, « moins est plus », et « plus c’est simple, mieux c’est ». C’est tout a fait en accord avec la démarche actuelle des Tiny House ou la Tiny Bulle et cela rappelle aussi les propos du navigateur solitaire Bernard Moitessier (que Wharram avait rencontré a Trinidad) qui disait a propos de son voilier Tamata « petit bateau, petits problèmes ».
Philosophie Wharram
Les bateaux de Wharram sont souvent décrits comme spartiates mais ils permettent d’aller loin, avec peu et en toute sécurité, c’est la philosophie Wharram. Mais si vous réfléchissez bien, c’est comme partir en vacances en camping ou petite caravane, cela coute moins cher que d’aller a l’hôtel mais cela permet de partir en vacances. Ses plans permettent à n’importe qui, sans connaissance en construction ou charpente navale, de construire un bateau hauturier. Les Wharrams sont des bateaux peu chers, très marins, avec une grande marge de sécurité et faciles à naviguer.
Partir
Un ami mexicain m’a dit un jour, « dans ta vie, tu dois :
– planter un arbre (bientôt),
– construire une maison (c’est en cours),
– faire un enfant (c’est fait). »
J’ajouterais « partir un jour en catamaran Wharram… ».
tout a fait d’accord la courbe c’est la vie !
Merci Philippe pour ce bel hommage à un « habitologue ».
wharram james inspirateur de nombreux navigateurs constructeurs merci pour ce bel article
Merci Brisy
Merci beaucoup Brisy
Fait. Je pense et repense à mon beau tiki38. Autant naviguer avec est extraordinaire, autant je je repense à sa construction, je crois que c’est ce que j’ai le plus aimé. Merci James.
Merci Jacques
Au plaisir de se rencontrer
Philippe
Merci beaucoup Jacques, j’ai adoré la vidéo de la traversée !!!