Les Barbapapa sont en Creuse !

Eh oui, depuis que leur père Talus Taylor nous a quitté, les barbapapa se sont installés dans la Creuse, la preuve.

article sur les barbapapa

Bon, vous l’avez compris, pour une fois ce n’est pas moi qui fait l’actualité mais mes amis Chantal et Luc. En fait, visiblement, c’est un journaliste, de passage dans le petit village de Tercillat, qui fut tout de suite scotché par la maison que l’on voit bien de la route et qui demanda a rencontrer les propriétaires. L’article est paru dans La Montagne du dimanche 14 mars 2015 (je reprends le texte ci dessous).

Les barbapapa en Creuse ?

Qui sont les barbapapa creusois ?

La famille Gribaldo construit depuis cinq ans une maison bulle à Tercillat, dans le nord de la Creuse. Un style très seventies, mais adapté aux nouvelles exigences écologiques : cet habitat offrira de bonnes vibrations et ce sera la première maison bulle passive.

L’ovni de Tercillat

Au beau milieu d’un pré, à l’entrée du bourg de Tercillat, l’édifice fait son petit effet. Ovni ou plat à tajine géant ? Les quadras y verront aussi un clin d’œil à la maison des Barbapapa (1). Cette ”bulle”, dont les courbes évoquent plutôt une goutte d’eau, est la future pièce à vivre de la famille Gribaldo. Colette Streicher-Trigoust, 78 ans, est la maire de Tercillat : «Certains habitants étaient sceptiques, voire ironiques, mais j’ai appuyé le permis de construire auprès des Bâtiments de France. C’est un projet écologique porté par des jeunes et il faut montrer que même dans nos petites communes on peut avoir des architectures innovantes.»

Une architecture organique

Chantal Gribaldo le reconnaît : « Le principe de la maison bulle ne laisse jamais indifférent, on aime ou on déteste. Certaines personnes sont angoissées par le côté grotte. Nous sommes certains que nous y serons bien : c’est une architecture très organique, un cocon enveloppant. » Luc et Chantal Gribaldo, parents de trois enfants, sont arrivés de Loire-Atlantique il y a cinq ans : « Nous cherchions un grand terrain pas cher pour mener notre projet d’habitat et pour nos poneys. Nous sommes tombés sur internet sur ces deux hectares en Creuse, un département que nous ne connaissions pas du tout », relate Luc Gribaldo.
Le hasard n’a pas mal fait les choses : « Il y a ici des liens humains très précieux, nous nous y sentons bien », se félicite Chantal. La première bulle a été achevée grâce à un chantier participatif, conduit notamment avec les membres de Carrousel, le SEL (système d’échange local) de la Creuse. La maison bulle des Gribaldo est totalement auto-construite, avec une particularité : « Ce sera la première maison bulle passive », annonce fièrement le maître d’ouvrage.
Dans les années 1970, lors de la première vague « bulliste », les préoccupations énergétiques étaient moins prégnantes. En outre, les maisons bulle se sont jusqu’ici surtout concentrées dans les régions méditerranéennes.
Si les plans de la maison de Tercillat ont été confiés à un architecte, Jérôme Peyret, Luc Gribaldo a développé lui-même un système de « double coque, avec un matériau isolant très spécifique entre les deux parois de béton. » Les fondations de dix autres bulles qui abriteront les différentes pièces de la maison de Tercillat sont déjà réalisées. Au final, la maison fera 160 mètres carrés. L’auto-constructeur met en avant « une mise en œuvre qui reste à la portée de tous ». La maison bulle est honnie des charpentiers et des couvreurs ! Le principe des bulles, c’est le béton armé. L’ossature est constituée d’une treille métallique sur laquelle est posé un voile de béton. Cette technique évoque l’art de la rocaille, qui a été remis au goût du jour, notamment au Lycée du bâtiments de Felletin. Luc Gribaldo prévoit tout de même 12 kilomètres de fers à béton pour finir sa maison ! Ce qui est sûr, c’est que ça va moins vite que le pavillon acheté sur plans. Les sceptiques trouvent que le chantier de Tercillat n’a pas beaucoup avancé en cinq ans.

Les auto-constructeurs ne coincent pas la bulle

Les « bullistes » seraient-ils du genre hédonistes ? En arrivant, Luc Gribaldo a lancé une activité d’artisan plombier chauffagiste, ce qui ne lui a guère laissé le temps de travailler sur son propre chantier. Il évalue à six mois, le cumul des jours travaillés sur la maison bulle. « Et on n’a pas été aidés par la météo », signale Chantal. Dans quelques années, elle en est certaine, cette maison bulle leur procurera de bonnes vibrations. Et non seulement ces auto-constructeurs persévérants ne dépenseront rien en chauffage, mais ils ne feront pas des folies chez Ikea. Dans la maison bulle, les placards sont intégrés et aucun meuble standard ne peut trouver sa place.
Julien Rapegno
(1) Le créateur de ces personnages caractéristiques de l’esthétique des années 1970, l’américain Talus Taylor, a disparu en février.

Inventé dans les années 1970, cet habitat suscite un nouvel intérêt 

Une trentaine d’habitats de type « bulle » sont recensés en France. La référence du genre se trouve sur la Côte d’Azur : il s’agit du Palais Bulles construit par l’architecte d’origine hongroise Antti Lovag, disparu récemment.
Le Palais Bulles est actuellement la propriété du couturier Pierre Cardin. Sur le site de référence, habitat-bulles.com, une vingtaine d’architectes s’étant intéressés à ces principes sont recensés. Selon Philippe Delage, le fondateur d’habitat-bulles.com : « les constructions se sont étalées entre 1970 et 1990, puis il y a eu un creux. » Il y aurait actuellement trois chantiers de maison bulle en auto-construction en France. Deux sont très proches : celui de la famille Gribaldo à Tercillat et celui de Philippe Delage, à Montgivray, près de La Châtre (Indre). Philippe Delage, qui a achevé l’ossature métallique, a fait un choix de « maison de hobbit » enterrée et bioclimatique. Il organise également des stages. L’engouement pour ce type d’habitat peut se jauger à la fréquentation de son site  internet : « J’ai 2.000 abonnés et 400 visiteurs par jour ». www.habitat-bulles.com

 

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