Antti Lovag expo sur planches 1981-82

Avec l’aimable collaboration de Emilie Saugues, Architecte DPLG qui m’a fournit ces éléments.
maison bulles Pierre Bernard, Port-la-Galère, vue du jardinMaison bulles Pierre Bernard à Port-la-Galère, vue depuis une partie du jardin
Maison bulles Pierre Bernard à Port-la-GalèreMaison bulles Pierre Bernard à Port-la-Galère, jardin en fleur, l’entrée, ? (déchiré) et vue sur une partie de la logia depuis le jardin.
Texte en bas à gauche :
Dans le cas de cette villa sur la côte d’azur construite pour un industriel, sa femme et leurs enfants, tous adultes, la démarche a produit une prolifération d’éléments qui forment un tout complexe : une grappe dont les liaisons sont assurées par un boyau de circulation. Le boyau de circulation se love autour d’un jardin sur lequel il ouvre comme un cloître, dont les piliers sont le simple résultat de la découpe régulière d’ouvertures circulaires dans un tore.
Exemples de ferraillage maisons bulles Antti LovagExemples de ferraillages, maisons bulles d’Antti Lovag
Texte à gauche :
La maison est un lieu d’où l’on voit mais qui se signifie lui même dans le paysage comme un lieu vu.
Il faut à tout prix éviter d’agresser le paysage mais travailler dans son sens et l’utiliser.
On peut dire que tout est inscrit sur le terrain et que le problème est d’apprendre à le lire.
Il n’y a pas un site, un climat, un client. Il y a le problème de deux espèces, le monde extérieur à l’homme et son monde intérieur qui viennent s’affleurer de chaque coté d’une peau qui est l’habitat. Et il faut qu’il y ait situation d’équilibre entre ces deux mondes, sans pression venue du dedans sur l’environnement, ni de l’extérieur sur la personne.
C’est entre ses deux forces contradictoires que se situe et s’est toujours située la maison.
Bulle maquette Antti LovagLa bulle maquette d’Antti Lovag, a droite de haut en bas :
Antti Lovag bulle maquette vue entrée couloirVue depuis le couloir de la chambre vers l’entrée, remarquez les marches encastrées dans la parois à droite pour monter au hamac, la penderie au premier plan a droite pour les vêtements d’extérieur ou des amis de passage et les tablettes mobiles près de la porte d’entrée pour poser clés de voiture ou autres petits objets.
Antti Lovag bulle maquette vue entrée salon-cuisine et couloirVue depuis l’entrée vers la chambre à droite avec les tablettes vues de près et la penderie au fond et à gauche la pièce de vie salon-cuisine.
Texte à gauche :
Recherche pour un habitat comme valeur d’usage.
L’HABITAT
L’habitat est d’abord un abri dont la structure est conditionnée par le matériau. Il doit répondre à un usage et non pas être un objet de valeur à prétention esthétique. La valeur est dans le mode de vie et non dans le « style ».
L’homme appréhende l’espace qui l’entoure par la vue et par le geste. Dans une maison, ses membres inférieurs n’utilisent qu’une surface restreinte : les traces de pas laissées sur le sol d’un logement montrent l’utilisation d’un seul chemin de circulation en dépit de la surface réelle au sol et donne la mesure exacte du fonctionnement de cette maison.
Le parcours par rapport à chaque décrochement de mur à chaque coin de meuble démontre l’illogisme de la répartition des surfaces. Ce sont les membres supérieurs qui demandent le plus d’espaces. C’est à leur niveau que le dégagement doit être le plus grand.
Indépendamment de l’évolution actuelle des matériaux et des diverses structures qu’ils permettent, la maison, abri de meubles, n’est toujours qu’un parallélépipède.
Alors qu’il est évident pour tous que dans une phase de mutation de la société, l’habitat existant ne répond ni aux besoins ni aux désirs de l’habitant, l’architecte, investi du mythe de la création et seul maitre de la situation, ne propose qu’un plan et une façade, soit un modèle en deux dimensions , le client n’aura à lui opposer que d’autres modèle existants, stéréotypes de la société dans laquelle il vit, stéréotypes qu’utilisent déjà ses grands-parents.
Le concepteur refuse cette définition de l’architecte. Il veut être « habitologue ». Son propos n’est pas de « faire de l’architecture » mais de mettre en œuvre des habitats, c’est-à-dire établir une relation habitant-lieu inscrite en un moment et pour un temps particuliers. Après avoir étudié le terrain puis déterminé l’emplacement de l’habitat, une première ébauche de réponse se fait sous forme de maquette résille, équivalent à un dessin en trois dimensions. Étude de structure autant que de volumes et de circulations, elle est aussi d’une lecture aisée pour le futur utilisateur, ce qui est rarement le cas d’un plan, surtout s’il doit exprimer des différences de niveau dues au fonctionnement et aux accidents du relief. Ce mode de représentation facilite la communication entre habitant et habitologue, évitant le piège de la belle image et n’autorisant que l’approche d’un mode de vie.Intérieur bulle maquette Antti LovagVues intérieur de la bulle maquette d’Antti Lovag.
hamac bulle maquetteLe hamac à la bulle maquette, un des endroits les plus reposants pour faire la sieste. A gauche, vue plongeante sur le salon, sous le skydome (là où sont posés les bouteilles), un tube avec un verre transparent laissant passer la lumière en bas juste au dessus du coin repas et fond de la cuisine permettant d’avoir un éclairage naturel à cet endroit.
bulle maquetteVue depuis l’entrée de la bulle maquette d’Antti vers le salon-cuisine. De gauche à droite, le poêle à bois, au fond le coin repas avec sa table et ses bancs mobiles, la cuisine et en haut le hamac avec son skydome traversant pour éclairer le coin repas et le fond de la cuisine.
Texte à gauche :
LE PROJET
Le projet se présente comme suit : des calottes sphériques au double avantages (autoportantes et permettant une utilisation rationnelle pour une surface minimale) sont liaisonnées par des cylindres. En fait, en fonction des besoins, les espaces se dilatent en alvéoles, ou s’étranglent pour n’être plus qu’un tuyau de communication.
Le volume extérieur n’est pas l’expression d’une invention esthétique mais la traduction des espaces intérieurs.
MISE EN OEUVRE
Par un système de ferraillage triangulé on obtient une résille légère autoportante déterminant des espaces précis.
A ce stade de la construction, le futur habitant peut avoir une première appréciation de l’organisation de son habitation. Il lui est facile d’intervenir, par exemple dans le choix des ouvertures. Toutes modifications et les découpages étant exécutés, on rigidifie l’ensemble en accrochant sur le ferraillage des feuilles de métal déployé qui serviront de coffrage perdu.
Le réseau des canalisations (eau, électricité, chauffage par résistances électriques) est fixé sur l’armature avant le coulage du béton.
L’isolation, prévue en mousse de polyuréthane, a été effectuée par deux couches croisées de plaques de polystyrène expansé pour parer aux impossibilités d’approvisionnement.
L’étanchéité est assurée par deux couches de polyester armé.
La construction a progressé régulièrement, chaque stade étant définitif. L’intervention de chaque corps de métier était ménagée.
AUTO CONSTRUCTION
Etant donné la simplicité de mise en oeuvre et le prix modique, ce mode de construction pourrait être pratiqué par l’habitant lui-même.
Se référer au livre de JOËL UNAL :
PRATIQUE DU VOILE DE BÉTON EN AUTO CONSTRUCTION (Ed. Alternatives)
Un séminaire de construction sera organisé aux mois d’Août et septembre 1982 dans le midi de la France pour les étudiants.

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